À la découverte de l’Aulne…

Début novembre, sur le parking du club de canoë kayak de Châteaulin, j’attends Mathieu. Nous avons rendez-vous là où nous devons boucler notre microaventure demain soir. L’espace de deux jours, nous remonterons l’Aulne depuis Landévennec, en passant par Trégarvan, Port Launay puis Châteaulin. Mathieu arrive. Nous chargeons mon matériel dans sa voiture et faisons route. Il fait froid mais le chauffage de la voiture fait son œuvre…Nous échangeons nos premiers mots sur ces deux jours que nous allons passer ensemble. Très rapidement, nous abandonnons la technique pour nous laisser porter par le sens de ce que nous souhaitons témoigner, « vivre l’expérience de la microaventure ».

Nous arrivons à Port Maria – Landévennec. Le coefficient de marée est de 104. Nous sommes à l’étale de basse mer. Le marnage est important aussi, l’accès à l’eau nous est rendu plus difficile par l’épaisse vase qu’il nous faut traverser.  Tout est fin prêt, nous pouvons donner nos premiers coups de rame. Nous sommes à la croisée de la rade de Brest et de la rivière de l’Aulne. La mer est clapoteuse et le vent de noroît nous porte. Nous appréhendons les courants, particulièrement forts et instables en cet endroit mais bientôt, nous trouvons notre rythme qui nous libère de l’excitation de ce départ pour nous laisser contempler à notre environnement.

 

L’ambiance est australe. Sitôt traversés par un grain, nous sommes témoins d’un arc en ciel qui émerge du cimetière des bateaux. Les rayons du soleil percent, ils nous réchauffent. Nous laissons derrière nous l’île de Tibidy, la pointe de Pen forn, la ferme apicole de Terenez et son île, plantée là, comme la promesse d’un renouveau pour ceux qui voudront bien se porter en aval. Pas un navire ou autres embarcations ne sont à vue. Notre canoë fait sa trace, seul, au milieu de cette grande étendue d’eau. Les premiers sentiments de détachement nous traversent. Le contraste des couleurs d’automne qui nous entoure avec la froideur des eaux  que nous empruntons nous émeut. Nos souvenirs d’expéditions, de randonnées ou encore de surf resurgissent tout en étant conscient du moment que nous partageons.

 

Nous glissons sous le pont de Térénez qui relie la presqu’île de Crozon au Faou. A hauteur de Langlois, nous faisons la découverte de deux maisons en bois nichées entre les arbres qui nous renvoient aux atmosphères du grand nord et aux écritures d’Henry David Thoreau. Bientôt il nous faut trouver l’endroit où nous allons bivouaquer ce soir car le soleil tombe rapidement derrière nous. C’est chose faite lorsque nous arrivons à hauteur de Trégarvan. Le lieu est évident. Un talus nous protégera des vents s’ils se renforcent et le soleil nous accompagnera pour la soirée et notre matinée du lendemain s’il est présent.

L’ambiance est australe. Sitôt traversés par un grain, nous sommes témoins d’un arc en ciel qui émerge du cimetière des bateaux. Les rayons du soleil percent, ils nous réchauffent. Nous laissons derrière nous l’île de Tibidy, la pointe de Pen forn, la ferme apicole de Terenez et son île, plantée là, comme la promesse d’un renouveau pour ceux qui voudront bien se porter en aval. Pas un navire ou autres embarcations ne sont à vue.

Nous installons notre camp et préparons le feu qui nous accompagnera pour la soirée. L’endroit est sauvage et sert de garde manger, de refuge, à de nombreux oiseaux, petits et grands échassiers. Un spectacle ornithologique s’offre à nous. Bientôt  le soleil laisse place à nos frontales. Mathieu et moi échangeons sur ce qui nous a traversé durant cette journée. Le ressort du temps se brise pour laisser place à un nouvel espace, plus lent, plus contenu. Le ciel découvre ses étoiles et la pleine lune révèle son intensité. Nous sommes heureux d’être là, dans l’instant de cette microaventure qui nous rappelle aux nécessités physiologiques de l’existence mais aussi aux besoins d’accomplissement personnelles. Nous glissons dans nos sacs de couchage le visage chauffé par le plein air mais l’âme tranquille.

 

Au petit matin, bonnet vissé sur notre tête, bien emmitouflé dans notre sac, nous échangeons nos premiers mots sur cette nuit passée dans la nature. L’humeur est paisible. Mathieu entrouvre la tente.  Le brouillard est épais mais nous devinons le talus arboré en hauteur de notre camp. Repus de notre petit déjeuner, nous nous afférons à la réorganisation des sacs pour un nouveau départ.  Petit à petit, le voile moutonneux de la brume laisse place à un ensoleillement discret et chaleureux.  Les berges de l’Aulne libèrent un manteau rocailleux qui pourrait laisser entrevoir les stries d’une montagne abrupte. La nature s’éveille et nous profitons de sa générosité.

 

L’heure du départ a sonné. Nous donnons nos premiers coups de rame une heure avant l’étale de basse mer. Passé l’anse du Garvan, le soleil rayonne à plein dans un panorama digne d’une réserve naturelle. L’Aulne nous invite dans sa profondeur. A contre-courant, nous jouons au grès des bancs de vase pour cueillir des courants plus porteurs. La rivière se joue de nous, nous décidons donc d’une pause et reprenons notre remontée à la bascule. Nous sommes dans le sud de Logonna Quimerc’h. Bientôt, nous naviguons en dessous de la nationale 165. Des camions nous klaxonnent. La rivière se rétrécie pour laisser place au lit d’un canal. Un héron nous accompagne durant quelques heures tel un éclaireur guidant notre canoë.

L’ambiance est australe. Sitôt traversés par un grain, nous sommes témoins d’un arc en ciel qui émerge du cimetière des bateaux. Les rayons du soleil percent, ils nous réchauffent. Nous laissons derrière nous l’île de Tibidy, la pointe de Pen forn, la ferme apicole de Terenez et son île, plantée là, comme la promesse d’un renouveau pour ceux qui voudront bien se porter en aval. Pas un navire ou autres embarcations ne sont à vue.

Nous installons notre camp et préparons le feu qui nous accompagnera pour la soirée. L’endroit est sauvage et sert de garde manger, de refuge, à de nombreux oiseaux, petits et grands échassiers. Un spectacle ornithologique s’offre à nous. Bientôt  le soleil laisse place à nos frontales. Mathieu et moi échangeons sur ce qui nous a traversé durant cette journée. Le ressort du temps se brise pour laisser place à un nouvel espace, plus lent, plus contenu. Le ciel découvre ses étoiles et la pleine lune révèle son intensité. Nous sommes heureux d’être là, dans l’instant de cette microaventure qui nous rappelle aux nécessités physiologiques de l’existence mais aussi aux besoins d’accomplissement personnelles. Nous glissons dans nos sacs de couchage le visage chauffé par le plein air mais l’âme tranquille.

 

Au petit matin, bonnet vissé sur notre tête, bien emmitouflé dans notre sac, nous échangeons nos premiers mots sur cette nuit passée dans la nature. L’humeur est paisible. Mathieu entrouvre la tente.  Le brouillard est épais mais nous devinons le talus arboré en hauteur de notre camp. Repus de notre petit déjeuner, nous nous afférons à la réorganisation des sacs pour un nouveau départ.  Petit à petit, le voile moutonneux de la brume laisse place à un ensoleillement discret et chaleureux.  Les berges de l’Aulne libèrent un manteau rocailleux qui pourrait laisser entrevoir les stries d’une montagne abrupte. La nature s’éveille et nous profitons de sa générosité.

 

L’heure du départ a sonné. Nous donnons nos premiers coups de rame une heure avant l’étale de basse mer. Passé l’anse du Garvan, le soleil rayonne à plein dans un panorama digne d’une réserve naturelle. L’Aulne nous invite dans sa profondeur. A contre-courant, nous jouons au grès des bancs de vase pour cueillir des courants plus porteurs. La rivière se joue de nous, nous décidons donc d’une pause et reprenons notre remontée à la bascule. Nous sommes dans le sud de Logonna Quimerc’h. Bientôt, nous naviguons en dessous de la nationale 165. Des camions nous klaxonnent. La rivière se rétrécie pour laisser place au lit d’un canal. Un héron nous accompagne durant quelques heures tel un éclaireur guidant notre canoë.

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