Quel sera le visage de nos territoires demain ? Dans quel cadre de vie évoluerons-nous ? Mondialisation, métropolisation, réchauffement climatique, etc. autant de termes dont les conséquences sur notre vie présente et future ne manquent pas d’inquiéter nombre de nos concitoyens qui observent ou subissent ces processus… Certains territoires seraient-ils condamnés à devenir de plus en plus périphériques, à s’effacer, voire à disparaître totalement, sous les effets de ces changements souvent exogènes et faute de correspondre aux canons de cette nouvelle « donne économique mondiale » ?
Certains territoires seraient-ils condamnés à devenir de plus en plus périphériques, à s’effacer, voire à disparaître totalement, sous les effets de ces changements souvent exogènes et faute de correspondre aux canons de cette nouvelle « donne économique mondiale » ?
Non, face à ces processus qui, aujourd’hui, sont indubitablement le reflet d’un monde qui change, la question qui se pose est clairement : que faut-il faire pour que chaque territoire puisse trouver sa place et entrer dans une trajectoire de développement durable, nullement identique, mais comparable, choisie et non subie ?
Depuis plusieurs décennies, les tenants du développement local ont fortement insisté sur l’importance de ne pas nier les singularités des territoires, ni de les contraindre à abandonner les valeurs auxquelles ils croient. Mais postulant, au contraire, la nécessité de rechercher un développement qui valorise au mieux les spécificités des territoires, en leur permettant de s’inscrire dans la trajectoire globale de développement, ils ont montré l’importance de faire émerger des projets de développement durables.
Ainsi la définition qu’ils apportent à la notion même de territoire explicite la méthode. Un territoire est ici considéré avant tout comme un construit social, à savoir une zone géographique que des personnes s’approprient, à laquelle elles s’identifient, sur laquelle elles ont choisi de vivre et de partager des valeurs, des habitudes de vie, pour laquelle elles bâtissent ensemble un projet d’avenir durable.
La question qui se pose est clairement : que faut-il faire pour que chaque territoire puisse trouver sa place et entrer dans une trajectoire de développement durable, nullement identique, mais comparable, choisie et non subie ?
Dès lors, le rôle moteur de tout un chacun apparaît… pour bâtir l’avenir de son territoire. Ne pas laisser des futuribles indésirables s’écrire par d’autres, implique que tous se sentent aujourd’hui concernés ! « Il n’y a pas de territoire sans avenir. Il n’y a que des territoires sans projet etsans hommes ou femmes de qualité pour les porter » dit-on en développement local !
Et la question qui se pose à chaque habitant, citoyen, est alors : que veux-je faire de mon territoire ? Sur quelles valeurs, je veux bâtir et quelle terre laisserai-je à mes enfants ?
Questions puériles, penseront d’aucuns ! Idéalistes, penseront d’autres… Oui, peut-être, mais ô combien importantes en ce début du XXIème siècle, alors que, par trop d’exemples, notre société consumériste et hédoniste illustre ses échecs !
Être acteur de son territoire n’implique pas forcément faire de grandes choses et encore moins de se demander ce que notre territoire peut faire pour nous, mais bien ce que nouspouvons faire pour lui… sans négliger les petits commencements ! « Step by step » disent les anglo-saxons.
Créer du lien, être responsable au quotidien ou encore consomm’acteur est de ces débuts humbles ou modestes. L’étape suivante étant le partage entre personnes de bonnes volontés, la fédération des énergies, pour imaginer, construire ensemble un projet de territoire partagé…
Dès lors, il importe d’œuvrer à la mise en place d’une bonne gouvernance territoriale, à savoir celle qui saura associer les divers acteurs et instances locales, dans une coopération intelligente et adaptative, afin de relever les défis à venir, dans un environnement changeant !
Définir une trajectoire souhaitable, construire de concert une matrice enjeux-objectifs-actions, afin de bâtir le territoire de demain, celui dont les générations futures seront fières, en n’oubliant pas « qu’il n’est de richesse que d’hommes » comme écrivait jean Bodin, tel est l’enjeu dont il faut aujourd’hui avoir conscience. Gardant en mémoire cette maxime du philosophe grec Sénèque : « Il n’est de vent favorable que pour celui qui sait où il va ».
