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Comment un certain désir s’y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C’est le problème de ce qu’on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d’enrôlement.

Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l’enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d’affects qui pouvaient s’y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c’est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s’en prend donc désormais aux désirs et aux affects.

L’enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés. Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l’occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d’aliénation, d’exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux.

Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.

Poids0,208 kg
Auteur

Frédéric Lordon

Editeur

La Fabrique

Capitalisme, désir et servitude

Dans cette réflexion, le patronat est abordé comme un système social d’implication des individus, mais son évolution ne se limite pas à la simple structure décrite par Marx. En effet, le capitalisme moderne cherche à influencer non seulement le travail lui-même, mais aussi les désirs et les émotions des salariés pour les aligner avec ses propres intérêts. Ainsi, une approche inspirée de Spinoza, mettant l’accent sur les puissances et les passions, permet de revisiter les concepts d’aliénation, d’exploitation et de domination.

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UGS : 9782358720137 Catégorie :