BARABIO, une passion sans compromis

  • 2 octobre 2018
Écrit par: Romuald Garnier • Photographies: Romuald Garnier

BARABIO, c’est d’abord un lieu unique, Kervéguen, situé au cœur de la campagne gabéricoise. C’est en 1922 que Yves Le Gall décide de s’installer en cet endroit. Là, il investit 15 hectares de terre dédiés à la culture céréalière. Son fils François l’accompagne et reprend les rennes de l’exploitation en 1951 avant d’être lui-même rejoint par Youenn, le petit-fils, qui prendra la direction de la ferme en 1981.

AR BARA NEVEZ

Youenn est animé de convictions fortes autour du développement d’une ferme dans les principes et les valeurs d’une agriculture biologique et paysanne et ce, malgré la véhémence de certains qui ne croient pas au projet.
Après trois années d’exploitation céréalière réussies dans cette transition, Youenn décide de se lancer dans une nouvelle aventure, la boulangerie. Nous sommes en 1984, Youenn construit son premier four à bois et c’est l’association « Ar Bara Nevez » – le pain nouveau – qui voit le jour, un pied de nez pour qui produit et valorise du pain à l’ancienne !

DU GRAIN AU PAIN

L’achat d’une meule de pierre en 1985 vient finaliser le projet et la vision de Youenn. Il devient meunier et se donne donc l’opportunité d’une ferme autonome du grain, au pain. Le grain est ainsi cultivé en agriculture biologique et moulu à l’ancienne sur le domaine de Kervéguen. Le pain produit à la ferme est essentiellement travaillé sur levain et cuit au feu de bois. « Ar Bara Nevez » se vide de son sens, l’association choisit naturellement de se prénommer « Du Grain au Pain ».

BARABIO

Les fondations ancrées et l’activité lancée, Youenn Le Gall décide, en 2005, de transmettre son activité de boulangerie à Bénédicte et Jan Putzeys. Le couple développe l’offre et les services de la boulangerie tout en incarnant l’esprit pionnier de la famille Le Gall. L’ensemble des produits sont travaillés au levain naturel, à la farine fraîche et au sel de Guérande suivant le cahier des charges de l’agriculture biologique et la cahier des charges de notre coopérative BIOCOOP, a savoir qu’aucun améliorant ni adjuvant et levure boulangère n’est rajouté. « Du Grain au Pain » devient « Barabio » (Pain bio en breton), un dénominatif plus minimaliste qui permet un meilleur ancrage local et l’accélération de la notoriété de la boulangerie.

Après trois années d’exploitation, Youenn décide de se lancer dans une nouvelle aventure, la boulangerie…

2016, UN TOURNANT…

2016 est l’année du salut pour Youenn Le Gall. Il transmet la ferme à son fils Jonas. Elle est maintenant cultivée sur 40 hectares de blé, de seigle, de sarrasin ou encore d’épautre. Quatre moulins (meules de pierre Astrié) tournent en constance dans la meunerie et les produits de la ferme, comme de la boulangerie sont disponibles sur place mais aussi aux Halles de Quimper, sur les marchés bio locaux et dans les magasins bio du sud Finistère et du Morbihan.

2016, c’est aussi l’année de tous les dangers. Le 7 juillet, au cœur de la nuit, un incendie va ravager le fournil et une partie de la meunerie. Bien heureusement, personne n’est blessé mais la boulangerie doit faire face à cette épreuve. Rapidement, Bénédicte et Jan voient en ce mauvais coup du destin l’opportunité de recentrer géographiquement leur activité, tout en restant sur la commune d’Ergué-Gabéric, sur la route de Kérourvois. BARABIO réouvre ses portes à la mi-novembre 2016. Une nouvelle aventure s’écrit et c’est maintenant à cette adresse que les boulangers façonnent plus de 40 pains et brioches différents, élevés sur 6 levains naturels adaptés à chaque typologie de pain, pour une meilleure nutrition et bien plus de saveurs.

L’AMOUR POUR LEVAIN

« Le pain, ce n’est pas juste de l’eau, de la farine, du sel et un peu de ferment. Ce qui fait lever le pain, le rend vivant, lui donne son goût unique, c’est l’amour que l’on y met, cette part de soi que l’on y consacre. Tout petit déjà, je réalisais notre rapport magique avec la nourriture, notre capacité à transformer un bout de rien, à réjouir nos palais et à transformer nos âmes. Je devais avoir huit ans quand j’ai vu pour la première fois le célèbre film La femme du boulanger de Marcel Pagnol. Depuis, le discours de Raimu, alias Aimable, au départ de sa femme avec un jeune berger, est resté ancré dans ma mémoire : « je ne veux plus faire de pain, car mon levain est parti. » Face aux villageois mobilisés pour retrouver sa femme et leur pain, il promet : « si vous me ramenez mon Aurélie, je vous ferai un pain comme vous n’en aurez jamais vu (…) et dans chaque pain que vous aurez, il y aura une grande amitié et un grand merci. »

Je ne suis pas Raimu, mais, chaque jour, je fais tout mon possible pour que le coeur à l’ouvrage se ressente dans mes pains et viennoiseries. À coup de chimie et d’additifs, l’industrie tente de nous faire oublier cet ingrédient indispensable et invisible. Ne la laissons pas faire. Les souvenirs et les émotions que peut susciter le bien-manger sont trop précieux. » Christophe VASSEUR – LE PAIN, de la terre à la table.

BARABIO
30, route de Kerourvois – 29500 Ergué-Gabéric
02 98 59 60 56
http://www.barabio.fr
https://www.facebook.com/barabio/