Sans bonne volonté, nous le savons bien, rien ne se fait. Mais elle ne se décrète pas. A contrepied du néomanagement, qui sévit désormais dans les organisations, l’anthropologie aide à comprendre, notamment grâce à Marcel Mauss, fondateur de l’ethnologie scientifique française et auteur du célèbre Essai sur le don (1925), comment sans don, il n’est pas de bonne volonté et pas d’efficience possibles.
Les entreprises, administrations, associations, équipes sportives, etc. qui fonctionnent bien savent reconnaître dans le cycle du don et dans ceux qui s’y adonnent la véritable source de la coopération efficace, de la confiance et du travail pris à cœur. Le mauvais gestionnaire, qui s’acharne à tout contrôler et rationaliser, tue la « poule aux œufs d’or ». En enfermant tout le monde dans le cercle vicieux du chacun pour soi et du découragement, il « perd tout en voulant tout gagner » (La Fontaine).
Mais ce qui est vrai des organisations l’est tout autant de nos relations sociales, de nos amitiés comme de notre vie familiale. Les principes du don et du contredon, ici dévoilés, sont aux relations humaines ce que l’inspiration et l’expiration sont au souffle de la vie. En questionnant nos manières de penser ce que nous sommes et notre rapport aux autres, La Révolution du don nous touche tous au plus profond de nous-mêmes.