« Un Sami (qu’on appelle à tort un Lapon) est arrêté au bord d’une rivière. Il refuse de partir. Au policier qui lui demande pourquoi il s’entête, il répond : “Ce lieu fait partie de moi.” »
La philosophie de Naess n’est en rien un « panthéisme » ou un « réenchantement » de la nature. Elle invite à faire de nouveau pleinement l’expérience du monde.
Elle invite à nous restaurer en réactivant nos liens aux lieux que nous aimons. À comprendre pourquoi nous pouvons nous fier aux sentiments qui nous lient aux êtres, aux choses et aux lieux – car ces relations, loin d’être des suppléments d’âme, constituent la texture du monde. Elle invite à nous réaliser, à devenir plus joyeux et plus généreux, à travers un processus élargi d’identification aux autres et à la nature.
La réhabilitation de cette expérience spontanée est une condition indispensable non seulement à la réalisation de soi, mais également à la résolution de la crise écologique et à une nouvelle donne Nord-Sud. Naess montre comment nos relations à la nature engagent l’intime et le politique dans un même acte indissociable.
Par-delà sa simplicité apparente et parfois malicieuse, Naess pose de redoutables problèmes d’exégèse – dont une partie est ici levée par Stéphane Dunand dans son essai inédit.
Un ouvrage qui rassemble les meilleurs textes de Naess, pour découvrir sa pensée ou approfondir son étude.